Cours de biologie en ligne

MALADIES ENDOCRINIENNES

 La pathologie endocrinienne peut avoir deux origines différentes :


• une glande endocrine fonctionne trop ou trop peu (on parle d'hyper ou d'hypofonctionnement glandulaire).
• une prolifération tumorale, bénigne (adénome) ou maligne, peut atteindre l'une ou l'autre des glandes endocrines.

Qu'est-ce qu'une glande endocrine ?


Une glande endocrine est un organe sécrétant des hormones qui se dé-, versent dans le sang et agissent sur des organes ou d'autres glandes. A l'inverse, les glandes exocrines rejettent les sécrétions à l'extérieur ou dans le tube digestif (glandes sudoripares, glandes salivaires). L'hypophyse est la glande centrale, commandant pratiquement toutes les autres glandes endocrines de l'organisme : la thyroïde, les surrénales et les gonades (ovaires chez la femme, testicules chez l'homme). »

 

Les maladies de la thyroïde


La thyroïde est une glande en forme' de H placée sur la face antérieure du cou, devant la trachée artère, et pesant de 20 à 30 g. Lorsqu'elle est de volume normal, elle n'est pas palpable. La glande thyroïde capte l'iode dans le sang et fabrique les hormones thyroïdiennes. Celles-ci ont deux effets physiologiques majeurs :


d'une part, stimuler la synthèse des protéines dans tous les tissus et, d'autre part, favoriser la consommation d'oxygène dans certains tissus comme le cœur ou les muscles squelettiques.


Une augmentation ou une baisse de la production des hormones thyroïdiennes retentit sur l'ensemble des fonctions qu'elles contrôlent : la croissance, la respiration, les fonctions cardiaque et intestinale, le système nerveux, etc.

L'hyperthyroïdie :ses manifestations principales


Les hyperthyroïdies s'accompagnent des symptômes suivants :


• un goitre (mais pas nécessairement)
• une tachycardie (augmentation de la fréquence cardiaque) ou fibrillation auriculaire (trouble du rythme cardiaque se manifestant par des irrégularités des battements)
• une augmentation de la pression artérielle
• une augmentation de la température cutanée
• une peau fine et moite
• des tremblements des mains
• une atteinte oculaire (éventuelle)
• une agitation nerveuse et une activité motrice accrue
• une sudation importante et une hypersensibilité à la chaleur
• de la fatigue et une faiblesse musculaire
• une augmentation de l'appétit
• une perte de poids
• des insomnies
• des selles fréquentes et de la diarrhée.
L'atteinte oculaire de même que l'atteinte cutanée ne sont caractéristiques que de la maladie de Basedow, forme la plus typique de l'hyperthyroïdie.


Tous ces signes ne se manifestent que rarement en même temps. Chez les personnes âgées, les signes d'hyperthyroïdie sont en outre souvent assez discrets. Ils ne se manifestent, par exemple, que par des troubles du rythme cardiaque.

 

L'hypothyroïdie :ses manifestations principales


Les signes de l'hypothyroïdie sont très différents de ceux observés dans une hyperthyroïdie :
• un visage inexpressif et un affaissement des paupières
• des cheveux clairsemés, rugueux et secs
• une peau épaissie, sèche, squameuse
• des pertes de mémoire, des troubles de la personnalité, voire une psychose
• une augmentation du volume de la langue
• un ralentissement de la fréquence cardiaque
• des épanchements (péricardique, pleural, abdominal)
• de la constipation
• des sensations de picotements au niveau des mains et des pieds
• une diminution des réflexes tendineux
• une baisse de la température rectale
• de l'anémie.

 

Les pathologies de la thyroïde


• Le goitre euthyroïdien


Le goitre euthyroïdien est une affection qui se développe au cours de la puberté, pendant la grossesse ou à la ménopause.
Cette augmentation de volume de la glande thyroïdienne est consécutive à une diminution de la production des hormones thyroïdiennes, qui n'affecte pas pour autant le métabolisme (absence d'hypothyroïdie). En effet, l'augmentation de la sécrétion de TSH (une hormone sécrétée par l'hypophyse) compense le manque d'hormones, mais au prix d'une hypertrophie de la glande. La carence en iode peut occasionner un tel goitre. Certains médicaments peuvent également bloquer la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Le traitement consiste à prendre des hormones thyroïdiennes bloquant la TSH. Parfois, le volume du goitre est tel qu'il nécessite le recours à la chirurgie afin de corriger d'éventuels troubles respiratoires et/ou l'aspect inesthétique.

L'hyperthyroïdie


La maladie de Basedow


Cette affection est la forme la plus typique d'hyperthyroïdie. Elle consiste en une production excédentaire d'hormones thyroïdiennes T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine) et se rencontre plus fréquemment chez la femme que chez l'homme et dans certains contextes familiaux ou géographiques (pays montagneux où l'eau est pauvre en iode). La cause exacte de la maladie de Basedow est inconnue, toutefois le stress psychoaffectif et les phénomènes immunologiques jouent un rôle certain.


Les symptômes sont, en eux-mêmes, caractéristiques de l'hyperthyroïdie. A quoi s'ajoute une exophtalmie, c'est-à-dire la saillie des yeux en dehors de l'orbite; la paupière supérieure est rétractée et le regard a un aspect fixe caractéristique. L'examen médical met en évidence, au niveau du cou, un goitre homogène.

L'adénome toxique


C'est une hyperthyroïdie pure sans exophtalmie.


Un nodule dans la glande thyroïde peut être le siège d'une surproduction d'hormones T3 et T4. Lorsque plusieurs nodules coexistent, l'affection porte alors le nom de « goitre toxique multinodulaire ». Le risque de l'adénome toxique est surtout cardiaque. Le traitement est chirurgical : l'ablation du nodule guérit le malade en vingt-quatre heures.


La pseudothyréotoxicose


II s'agit d'une hyperthyroïdie déclenchée par la prise de certains médicaments contenant des hormones thyroïdiennes, telles que des préparations destinées à faire maigrir. Les hormones thyroïdiennes font effectivement perdre du poids, mais au prix notamment d'une fonte musculaire (et non pas uniquement graisseuse) et de graves complications métaboliques.
Certains médicaments contenant de l'iode peuvent également déclencher une pseudothyréotoxicose. C'est pourquoi les contrôles réguliers du fonctionnement de la thyroïde sont indispensables lorsque ces médicaments iodés sont prescrits.

 

L'hypothyroïdie

L'hypothyroïdie est encore souvent appelée « myxœdème ». La cause la plus fréquente de cette affection est auto-immunitaire : attaquée par les anticorps de l'organisme, la glande devient fibreuse et la production hormonale diminue. L'hypothyroïdie peut également être consécutive à un goitre endémique, un défaut de sécrétion de THR (hormone sécrétée par l'hypothalamus) ou de sécrétion hypophysaire de TSH. Enfin, lorsqu'elle est secondaire à un traitement, par exemple un traitement à l'iode radioactif ou après une intervention chirurgicale sur la glande, on dit qu'elle est « iatrogène ».

Les thyroïdites

La thyroïdite d'Hashimoto


II s'agit d'une maladie auto-immune entraînant une inflammation chronique de la glande thyroïde. Cette thyroïdite constitue la cause la plus fréquente d'hypothyroïdie et atteint environ 2% de la population, dont 95% de femmes, surtout entre 30 et 50 ans.

Une hyperthyroïdie peut se manifester au début de l'affection, mais cède ensuite la place à une hypothyroïdie. On observe également une association fréquente de la thyroïdite à d'autres maladies endocriniennes, comme la maladie d'Addison (insuffisance des glandes surrénales) ou un diabète.
Le traitement de la thyroïdite d'Hashimoto consiste à corriger l'hypothyroïdie par l'administration de l'hormone T4, le plus souvent à vie.

La thyroïdite subaiguë


L'affection débute par une douleur ai¬guë dans le cou, souvent confondue au départ avec un mal de gorge ou même une affection dentaire. La thyroïde est augmentée de volume et, comme la for¬me précédente, peut s'accompagner d'une hyperthyroïdie. La thyroïdite sub¬aiguë est spontanément réversible au bout d'un certain temps.


Le cancer de la thyroïde


La fréquence de ce cancer est assez peu élevée : il représente en effet 0,5% de tous les cancers et atteint davantage les femmes. Les symptômes ne sont pas toujours très évidents à reconnaître, si ce n'est par l'évocation de certaines plaintes. Celles-ci sont liées au lent développement de la masse tumorale.
Selon le type de cancer, on procédera à l'ablation partielle ou totale de la glande thyroïde. Les foyers métastatiques sont traités par de fortes doses d'iode radioactif. L'hypothyroïdie consécutive à l'ablation de la glande est corrigée par la prise d'hormones substitutives.

Les pathologies de l'hypophyse

L'hypophyse est une glande située à la base du cerveau qui commande, à dis-tance, pratiquement toutes les glandes et dont l'action influence d'autres organes. Elle est constituée d'un lobe antérieur, l'antéhypophyse, et d'un lobe postérieur, la posthypophyse. L'antéhypophyse sécrète l'hormone de croissance et des hormones stimulant la thyroïde, la surrénale et les gonades. La posthypophyse produit une hormone qui agit sur la contraction utérine et une hormone antidiurétique. Les principales maladies de l'hypophyse sont dues à des tumeurs, très rarement malignes.

L'acromégalie


Cette maladie est due à une tumeur bénigne de l'antéhypophyse. Elle s'observe le plus souvent vers la fin de la croissance ou chez l'adulte jeune. Ses caractéristiques principales sont : une hypertrophie progressive des extrémités et de la face donnant un aspect difforme et un épaississement des traits du visage, du nez, des lèvres, des oreilles, de la langue et des organes sexuels.

La maladie de Cushing


Elle est provoquée par une surproduction d'ACTH (hormone produite par l'antéhypophyse et stimulant la glande surrénale) et se traduit notamment par une obésité, des vergetures, de l'acné, un diabète, des troubles génitaux, etc.

L'insuffisance antéhypophysaire


Elle est consécutive à une destruction quasi totale de la glande hypophysaire. Cette insuffisance conduit à une faiblesse de toutes les glandes dépendant de l'antéhypophyse. Les principales manifestations de l'affection sont :
•  sexuelles : atrophie des organes génitaux, aménorrhée et frigidité chez la femme, impuissance chez l'homme
•  cutanées : peau fine, cheveux fins et soyeux, anémie
• circulatoires : hypotension, lipothymies (tendance à faire des syncopes). Chez l'enfant, l'insuffisance antéhypophysaire précoce entraîne un nanisme « harmonieux » (les proportions corporelles sont normales).


L'insuffisance post hypophysaire


Elle se traduit par une maladie que l'on nomme le diabète insipide. Signe majeur : la personne atteinte urine jusqu'à 10 litres par 24 heures, ce qui entraîne, bien entendu, une soif insatiable.


Les pathologies des gonades


Les gonades sont les testicules chez l'homme, les ovaires chez la femme.


Les insuffisances testiculaires


Les insuffisances testiculaires sont soit acquises (consécutives aux oreillons après la puberté, à un traumatisme, aux rayons X), soit congénitales (cas le plus fréquent). Bien que fort rares, elles peuvent avoir pour conséquence une impuissance ou plus souvent de la stérilité.

Les hyper-fonctionnements testiculaires


Ceux-ci sont dus à des tumeurs du testicule, qui sécrètent des hormones femelles. Ces sécrétions anormales peuvent provoquer l'apparition de signes de féminisation, comme la « gynécomastie » (développement anormalement important des seins).

 

 

Examens


Les examens de la thyroïde


Qu'il s'agisse d'une hyper ou d'une hypothyroïdie, l'examen médical se tait suivant un schéma similaire, à savoir un interrogatoire détaillé, un examen physique, des examens biologiques et, selon le cas, des examens complémentaires (scintigraphie, par exemple)


• L'hyperthyroïdie


L'examen physique


Le poids, le rythme et la régularité des pulsations cardiaques, la pression artérielle, l'augmentation de volume de la thyroïde, l'affaiblissement des muscles proximaux (les plus proches du tronc, par exemple : les épaules, les mains), la présence de tremblements ainsi qu'un examen des yeux sont essentiels à la détection d'une hyperthyroïdie.


La prise de sang


Le dosage de la thyroxine (T4), dont la production est augmentée dans l'hyperthyroïdie, et la détermination du taux sérique de thyréostimuline (TSH) effondrée dans l'hyperthyroïdie, sont les explorations biologiques permettant d'établir spécifiquement ce diagnostic. Les examens complémentaires Ils sont pratiqués dès lors que l'hyperthyroïdie est confirmée. Ils consistent pour l'essentiel en une recherche d'auto anticorps thyroïdiens et une scintigraphie thyroïdienne.


•L'hypothyroïdie


L'examen physique


II permet de mettre en évidence différents éléments qui évoquent le diagnostic d'hypothyroïdie, à savoir : un goitre ou une thyroïde non palpable, une bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque), des œdèmes, une voix rauque, des réflexes ralentis, un ralentissement verbal, une peau froide et sèche.

La prise de sang


La confirmation du diagnostic d'hypothyroïdie repose sur la détection d'un taux élevé de TSH sérique et d'un taux bas de T4.

 

 

• Traitements


Le traitement de l'hyperthyroïdie


Médical


Les thioamides ou thiourées sont à la base du traitement de l'hyperthyroïdie. Ces médicaments sont d'une très grande efficacité dans la maladie de Basedow. Une dose élevée est donnée en début de traitement pour être ensuite ajustée sur la base de l'évolution des symptômes et des dosages sanguins de TSH et de T4. Une dose réduite est administrée en entretien pendant 1 an ou 2.


Un bêtabloquant peut également être prescrit dès le début du traitement jusqu'à l'apparition des signes d'amélioration. Les bêtabloquants sont fort utiles pour traiter les symptômes, tels qu'une tachycardie, des tremblements des mains, des troubles psychiques, etc. Ils sont également indiqués dans la crise thyréotoxique.


Il n'est pas toujours facile d'éviter, au moins temporairement, l'apparition d'une hypothyroïdie secondaire à de trop fortes doses. Cette hypothyroïdie est réversible dès l'arrêt du traitement, mais peut nécessiter la prise simultanée d'hormones thyroïdiennes. Certaines hyperthyroïdies, après l'âge de 40 ans, sont traitées par des doses d'iode radioactif. Cette limite d'âge est dictée par l'effet nocif que posséderait l'iode radioactif sur la fertilité (ceci est encore fort controversé).


Chirurgical


La chirurgie de la thyroïde est réservée aux malades qui ne supportent pas les médicaments cités précédemment, mais aussi aux cas de goitre volumineux ou en cas d'adénome toxique.
L'iode est principalement utilisé en préparation d'une intervention chirurgicale (ablation partielle de la glande thyroïde). Il diminue l'irrigation de la glande thyroïde et facilite de ce fait le travail du chirurgien qui peut opérer avec une meilleure visibilité. Les traitements iodés sont également indiqués pour réduire le goitre (en faisant chuter la sécrétion d'hormones thyroïdiennes) dans la maladie de Basedow.

• Le traitement de l'hypothyroïdie


L'administration de l'hormone T4 constitue le traitement de choix.
Elle est destinée à compenser la baisse ou la perte de production des hormones glandulaires. Les patients hypo-thyroïdiens doivent faire l'objet d'une surveillance régulière afin d'apprécier leur réponse clinique au traitement. Cette surveillance est également essentielle pour ajuster la posologie en fonction des modifications du poids corporel et de l'avancée en âge.