Cours de biologie en ligne

COMPRENDRE LES ALLERGIES


DOSSIER DU JOURNAL « LE SOIR » du 18-05-2015


Les pollens et autres allergènes s’apprêtent à faire de nombreuses victimes cette année. Ultrasensible, la population se retrouve très affectée. En cause : notre mode de vie occidental.


La grande saison des pollens s’apprête à battre son plein et à faire des victimes. Il est à craindre que les effets des pollens soient accentués cette année en raison du vent particulièrement fort qui sévit sur le pays depuis quelques semaines. Entre la mi-mai et la mi-juillet, les personnes souffrant de pollinose vont connaître des jours et des lendemains pénibles, et notamment des rhinoconjonctivites ou « rhume des foins ».

Un Belge sur quatre sera confronté à une allergie cette année. La consommation de médicaments contre les allergies est en augmentation de près de 70 % depuis 2005, a communiqué l’Inami l’hiver dernier. En 2005, l’Inami remboursait près de 108 millions de doses quotidiennes de médicaments contre les allergies. En 2013, ce chiffre a atteint 182 millions.

Le changement climatique et les modifications environnementales qui en résultent sont pointés du doigt pour expliquer la recrudescence du nombre d’allergies. La présence d’allergènes en grande quantité, et forte concentration dans l’air, en est une cause. Mais la sensibilisation accrue à diverses substances provoquant des allergies est, elle aussi, clairement mise en évidence depuis quelques années par les spécialistes. Tout comme notre mode de vie occidental, responsable de la survenue de maladies auto-immunes telles que la maladie cœliaque, une réaction immunitaire inappropriée à l’ingestion de gluten chez des sujets pré-disposés génétiquement.

Plus sujets à l’asthme

Plusieurs études récentes montrent une augmentation de la sensibilisation aux allergènes d’une part, mais également une nette hausse des manifestations liées à cette sensibilisation accrue. Ce sont, de fait, deux choses distinctes. Ainsi, une étude aux États-Unis a comparé la prévalence, ou la fréquence, des Américains qui étaient sensibilisés aux acariens dans les années 80, puis une population a été reprise dans les années 2000. « On a pu observer un doublement de cas positifs à ces mêmes allergènes parce que ces personnes sont désormais sensibilisées, c’est-à-dire qu’elles présentent des tests allergologiques positifs, sans qu’elles en souffrent nécessairement dans la vie quotidienne, explique le Dr Olivier Michel, chef de la clinique d’immunoallergologie du CHU Brugmann à Bruxelles et titulaire du cours d’allergologie à l’ULB. Car on peut très bien avoir des anticorps, des signes de sensibilisation mesurables au niveau du sang, sans avoir aucune manifestation clinique ou symptôme. On a pu montrer que cette augmentation de sensibilisation est bien associée, en tout cas plusieurs de ces allergènes, à une augmentation de la prévalence de l’asthme. »

Plusieurs études montrent, par ailleurs, une augmentation de la fréquence allergénique dans plusieurs pays occidentaux. Les jeunes générations plus touchées D’autres études ont encore montré que nos parents et grands-parents étaient aussi allergiques, mais dans une moindre mesure que nous pouvons l’être aujourd’hui. On a ainsi observé la prévalence de diverses allergies chez des adultes, puis on a exploré leurs enfants et on a constaté qu’on trouvait beaucoup plus de sensibilisations à différents produits chez l’enfant que chez les parents eux-mêmes, donc une augmentation réelle des allergènes d’une génération à l’autre. Cela résulte de bouleversements immunitaires liés au mode de vie occidental et qui touchent principalement l’enfant car son système immunitaire se construit principalement dans les tout premiers moments de la vie. « Si l’on n’a pas appris à lire et à écrire tôt, cela va être très compliqué de l’apprendre à 50 ans. Pour le système immunitaire, c’est la même chose. S’il n’a pas rencontré toutes sortes d’allergènes, d’infections, de stimuli, tôt dans la vie, il va se trouver démuni lorsque des allergies vont se présenter. Par ailleurs, il va prendre une voie qui est en fait anormale et qui va favoriser l’émergence des maladies allergiques et auto-immunes. Ceci a été démontré », souligne ce médecin spécialiste en pneumologie. STÉPHANE ERIC


« Deux fois plus de personnes allergiques en vingt ans »

Le docteur Olivier Michel est chef de la clinique d’immunoallergologie du CHU Brugmann à Bruxelles. Il est par ailleurs titulaire du cours d’allergologie à l’Université libre de Bruxelles.

Qui est touché ?

Dans un pays comme le nôtre, on estime à peu près que 15 % à 20 % de la population sont affectés par les pollinoses et les rhinoconjonctivites saisonnières qui en résultent. Sur la base des données disponibles pour l’Allemagne de l’Est, mais également pour la Finlande et d’autres pays, on constate qu’il y a eu un doublement des cas déclarés, entre les années 80 et 2010.

Quelles sont les pollinoses les plus répandues ?

Ce sont celles provenant de graminées et de pollens d’arbres, spécialement du bouleau. Ceci dit, des pollens, il n’y en a pas toute l’année. Mai-juillet est vraiment la pire période ? On oublie parfois qu’il y a des pollens dès le mois de janvier en Belgique. Le pollen de noisetier, par exemple, va polliniser à la mi-janvier à Bruxelles mais à Paris, on les aura dès la mi-décembre. Le printemps est une période propice. À partir de mars-avril, il y a une explosion pollinique avant un petit répit pendant cette période de l’année, début mai, puis les pollens de graminées vont couvrir essentiellement la période de la fin mai jusqu’à la fin juillet. Au mois d’août, les choses vont se calmer. En revanche, on va alors assister à une croissance des acariens dans les habitations, pour des raisons d’humidité, la saison des acariens allant d’août à décembre-janvier. Sans oublier les moisissures aussi.

 

Comment se protéger des allergies ?

Fermer portes et fenêtres, demeurer si possible à l’intérieur, éviter l’air climatisé durant la saison des allergies limiteront déjà, de manière efficace, l’exposition aux allergènes. Les traitements médicamenteux aideront à soulager les symptômes (décongestionnants, corticoïdes) ou bloquer le processus allergène sans trop d’effets secondaires. Ces médicaments sont prescrits par un médecin. Avec son accord, vous pouvez également les prendre de façon préventive. La dé- sensibilisation peut également être proposée au patient. Efficace dans 70 % des cas, elle consiste en l’administration de doses de plus en plus importantes de l’allergène, par voie orale ou intraveineuse. Le traitement, sur deux années, doit être effectué par un médecin.

Peut-on échapper aux pollens ?

Pour l’allergie aux acariens, on peut tenter des mesures d’éviction, par des moyens assez simples, alors que pour l’exposition pollinique, hormis partir vivre sur la banquise au mois de juillet, ce n’est pas possible, il n’y a rien à faire car les pollens sont partout dans l’air, il y a des nuages polliniques en haute altitude qui sont inévitables. Le port de lunettes ne va rien changer. Ni le port d’un masque, comme on peut le voir en Asie, car les pollens sont très fins et vont tout de même passer à travers ce filtre, à moins d’utiliser des masques hautement résistants comme ceux pour éviter le virus Ebola. Par contre, si on annonce une pollinisation extrême l’un ou l’autre jour, on conseillera au patient de ne pas s’exposer à l’extérieur de chez lui, mais ces mesures restent très limitées. En revanche, pour se débarrasser des pollens, on peut recommander lorsqu’on rentre de l’extérieur de prendre une douche et de se rincer les cheveux car durant toute la journée, les pollens vont se coller sur le corps. C’est un moyen assez simple d’éviter l’exposition et la contamination de l’habitat.
Identifier les causes pour un traitement efficace.

L’arrivée du printemps marque aussi l’explosion des allergies aux pollens, coupables numéro un des rhinoconjonctivites particulièrement pénibles qui les accompagnent au quotidien et qui deviennent parfois chroniques. On estime qu’environ 15 % à 20 % de la population seront touchés par une allergie aux pollens de graminées, d’arbres ou de plantes. Atchoum… À vos souhaits ! Les personnes sensibles aux pollens vivent, depuis mars-avril, des jours difficiles voire pénibles. Pour elles, les belles journées, espérons-le, ensoleillées du printemps, ne vont pas être une partie de plaisir. Conséquence directe de l’inhalation des pollens (agents mâles de la fécondation végétale) qui vont être disséminés et flotter dans l’air, spécialement lorsqu’il y a du vent, leur nez va commencer à picoter, jusqu’à provoquer une série d’éternuements, et rapidement déboucher sur une rhinite allergique, fort gênante. En parallèle, leurs yeux vont être également irrités à force de les frotter, ce qui va provoquer une conjonctivite allergique, inflammation de la muqueuse de l’œil accompagnée de démangeaisons, surtout si l’on a les mains sales. On parlera alors de rhino-conjonctivite ou de « rhume des foins ». Il ne s’agit pas simplement du nez qui coule, cela peut entraîner des symptômes généraux beaucoup plus importants que ce que l’on peut imaginer. Outre l’inconfort que cela crée au niveau du nez, une obstruction nasale (sensation de « nez bouché »), les muqueuses nasales qui sont irritées, des maux de tête et un état de fatigue important, une sorte de syndrome grippal pendant plusieurs semaines. Bref, des symptômes pratiquement identiques à la rhinite infectieuse (rhume). « Ce sont des maladies beaucoup plus invalidantes qu’on l’imagine. Lorsque vous avez le nez bouché en permanence, votre sommeil est déstructuré et donc, la nuit, vous ne récupérez pas… Un peu comme les apnées du sommeil, le lendemain on est fatigué. Ceci explique aussi que, dans cette population, on voit un peu plus de retards scolaires, également un peu plus de jours d’absence au travail », relève le Dr Olivier Michel, chef de la clinique d’immunoallergologie du CHU Brugmann à Bruxelles qui est organisée de manière multidisciplinaire pour la prise en charge de ces maladies systémiques, de plus en plus répandues dans la population. Ainsi, consultent en même temps, sur le même plateau, des pneumologues, mais aussi des dermatologues, ORL, voire des internistes gastro-entérologues et rhumatologues pour certains aspects, des pédiatres… « Comme ces maladies sont systémiques, elles peuvent toucher différents organes du corps. Lorsque vous souffrez du rhume des foins, vous avez un risque plus grand d’avoir de l’asthme en plus, il faut voir l’ORL d’un côté et le pneumologue de l’autre, et vous pouvez avoir parfois un peu d’eczéma… En fonction des situations, on peut faire appel à l’un ou l’autre. C’est dans cette orientation multidisciplinaire que se développe la médecine aujourd’hui. » Les rhinites allergiques sont donc fréquentes. Elles peuvent d’ailleurs survenir à d’autres périodes de l’année, entre août et décembre. Causées alors par les acariens, autres allergènes tapis bien au chaud au cœur de nos oreillers, matelas, moquettes, rideaux, ou provoquées par les spores de moisissures. On peut également être allergique à la poussière, aux poils de chat et de chien… et à bien d’autres choses encore. Les allergies sont aujourd’hui une cause fréquente de consultation médicale. Si leur diagnostic est relativement simple, en revanche, trouver les facteurs étiologiques potentiels, l’identification de(s) allergène(s) responsable(s), peut se révéler ardu en raison de la grande variété d’allergènes auxquels les humains sont exposés chaque jour. De fait, leurs causes peuvent être multiples et être intimement liées au logement et à notre mode de vie. Beaucoup de patients tardent à consulter. Certains attendent parfois des années, et l’aggravation progressive de leurs symptômes chroniques avant que ceux-ci ne soient diagnostiqués et correctement traités. À quoi doit-on cette nette augmentation des allergies ? Principalement à notre mode de vie occidental, répondent sans hésiter les spécialistes en allergologie. Celui-ci se définit par plusieurs facteurs caractéristiques. La pollution, probablement dans ce type de pathologies auto-immunes, ne joue pas un rôle majeur. Elle est responsable d’autres problèmes des grandes villes. Le principal accusé est bien l’alimentation industrielle. « Si vous vous promenez dans une grande surface, dans les rayons alimentaires autres que les fruits et légumes, les produits sont très différents de ce que l’on achetait dans les années 60, fait observer ce spécialiste. Ce ne sont plus les mêmes aliments. Les aliments, aujourd’hui, sont nettoyés, emballés, prêts à l’usage ou contenant des produits conservateurs pour retarder autant que possible leur date de péremption. Donc, le type d’aliment que l’on trouve aujourd’hui est tout à fait différent d’il y a une quarantaine d’années. » Le stress de la vie moderne joue sans doute un rôle dans certaines maladies immunitaires comme les allergies. Et l’obésité aussi, incontestablement. On sait qu’en dehors du fait qu’être gros rend la respiration plus difficile, il existe une association avec l’asthme dans l’obésité qui touche un tiers des enfants aujourd’hui, aux États-Unis en tout cas, outre le diabète juvénile. Pour continuer cette liste, citons encore, cela a été fort étudié dans les années 90, ce que l’on appelle « l’hypothèse de l’hygiène », à savoir le fait que tout est aujourd’hui nettoyé, désinfecté, aseptisé… « À tel point qu’une chambre de nouveau-né ressemble plus à une salle d’opération qu’une chambre traditionnelle ! Par ailleurs, les enfants naissent de plus en plus par voie césarienne, ce qui les met à l’abri d’une contamination bactérienne maternelle. On sait que les enfants naissant par césarienne vont avoir une colonisation microbienne, et en particulier intestinale, tout à fait différente de ceux qui naîtront par voie naturelle », précise le médecin. Le rôle de l’allaitement, dans les maladies allergiques, est hautement discuté. « Une majorité d’études montre un tout petit avantage d’effet protecteur, alors que certaines études, cependant minoritaires, mettent en avant un effet de risque. Globalement, on estime que le risque est marginal de développer des allergies. Ceci dit, il est indiscutable que l’allaitement maternel est excellent pour bien d’autres raisons, notamment la maturité neurologique… Pour une série d’autres raisons, il faut encourager l’allaitement maternel, mais on ne peut pas promettre à une femme qui allaite que son enfant n’aura pas d’asthme plus tard », nuance le docteur Olivier Michel du CHU Brugmann.


Alimentation : avec ou sans gluten ?

L’intolérance au gluten, ou maladie cœliaque, est une autre forme d’allergie, alimentaire dans ce cas, qui touche nombre de personnes. Le gluten est une petite protéine contenue dans de nombreuses céréales : le blé, l’orge, le seigle, l’avoine ou l’épeautre. Autant dire qu’on en trouve partout, dans le pain, les pâtes, biscuits, pâtisseries, sauces, de nombreux plats préparés,… Utilisé largement dans l’industrie agroalimentaire comme liant ou épaississant, le gluten se cache aussi dans certains fromages, dans la charcuterie, les confitures, la bière et autres alcools, yaourts… Or il se fait que le nombre de personnes intolérantes au gluten a grimpé en flèche, ces dernières années. On considère que près de 10 % de la population serait intolérante au gluten et souffrirait dès lors du syndrome de l’intestin irritable, s’accompagnant de maux de ventre, ballonnements, diarrhées fréquentes, voire de vomissements et pertes de poids. D’autres personnes peuvent développer une pathologie plus grave : une vraie maladie auto-immune, la maladie cœliaque aussi appelée cœliaquie. Celle-ci se manifeste lorsque la personne ingère du gluten. L’organisme fabrique alors des autoanticorps qui vont attaquer des cellules de son propre organisme, et plus particulièrement les cellules du tube digestif. Il en résulte une atrophie des villosités et une malabsorption suite à la réduction de la surface d’absorption. C’est une maladie plus rare qui touche une personne sur 300. Mais il est important de distinguer deux choses : l’intolérance au gluten responsable de maladie cœliaque, et l’allergie aux farines de blé. La première est une maladie auto-immune pour laquelle on peut mesurer des anticorps qui apparaissent dans le sang et qui vont provoquer la maladie cœliaque. On va devoir supprimer non seulement la farine de froment mais aussi tous les aliments contenant du gluten. Par exemple, le blé, le seigle et l’orge vont devoir être éliminés, l’épeautre sera également exclu, alors que généralement l’avoine est tolérée. On constate aussi, depuis quelques années, le développement d’allergies à la farine elle-même. Cela concerne surtout le froment, pas les autres farines, mais cela dépend aussi d’un patient à l’autre. Dans ce cas, les manifestations ne sont plus seulement digestives, comme dans la maladie cœliaque, mais seront beaucoup plus de type allergique, on peut avoir des poussées d’urticaire, éventuellement des crises d’asthme au moment de la consommation de farine de blé. Une troisième forme d’allergies concerne des intolérances au gluten non cœliaques, d’origine très mystérieuse. Il s’agit d’une entité nouvelle qui ne correspond pas à la maladie cœliaque et qui fait l’objet de publications et d’études toutes récentes. Si on recherche les fameux anticorps, ceux-ci ne sont pas présents dans le sang et si l’on examine l’intestin on n’en trouve pas de traces non plus.
La Société belge de la cœliaquie (http:// www.sbc-asbl.be) et autres associations de patients cœliaques peuvent donner des conseils de vie au jour le jour afin de gérer au mieux la maladie et surtout d’éviter les différents symptômes qui l’accompagnent. Ceux-ci peuvent apparaître à tout âge. Chez le nourrisson, quelques semaines après l’introduction du gluten dans l’alimentation, peuvent ainsi apparaître, en cas d’intolérance au gluten, des vomissements, des diarrhées, une irritabilité (pleurs ou gémissements) voire une cassure de la courbe de croissance, qui doivent conduire au diagnostic.
Chez l’enfant plus grand et l’adulte, les symptômes peuvent être très différents et être souvent discrets : une fatigue persistante, anémie, dépression, constipation ou diarrhée, des migraines, des douleurs osseuses ou musculaires, des aphtes… Dans la maladie cœliaque, les manifestations peuvent ressembler au « syndrome de l’intestin irritable ». Ces patients sont considérés comme ayant des côlons irritables alors qu’en réalité, ils ont une autre maladie organique, la maladie cœliaque qui va atteindre non pas le colon, mais bien l’intestin grêle, le duodénum en particulier qui se trouve immédiatement après l’estomac. Beaucoup de patients demeurent avec des intestins sensibles alors qu’un régime sans gluten remettrait tout en ordre. Une fois le diagnostic posé avec certitude, la personne cœliaque a tout intérêt à consulter un(e) diététicien(ne) expérimenté(e) dans ce domaine. L’Inami et les mutuelles prévoient une aide financière au patient cœliaque, mais uniquement pour la partie diététique et pour l’aider à acheter une alimentation sans gluten qui va lui coûter plus cher.


Comment se débarrasser des acariens ?

Il y a des acariens partout, même dans les endroits les plus propres. À défaut de les faire disparaître et de pouvoir les éradiquer totalement, il existe différents moyens, souvent simples, d’enrayer au moins leur prolifération. Les personnes allergiques aux acariens connaissent bien l’existence de ces minuscules insectes que l’on peut ne voir pratiquement qu’au microscope, sauf les plus gros d’entre eux. Outre les produits qui les tuent (les acaricides), on peut les détruire à températures très élevées, par exemple un nettoyage à la vapeur de son matelas, de ses tentures et moquettes. Laver chaque semaine les draps de lits à 60o car cette température leur sera fatale, est aussi un bon moyen de les combattre, comme dépoussiérer avec un chiffon humide ou les nouveaux chiffons en microfibres pour limiter la poussière en suspension dans l’atmosphère. Également aérer longtemps la pièce après avoir passé l’aspirateur. Autre solution efficace, limiter l’humidité de la pièce par une bonne ventilation régulière des habitations, et diminuer le chauffage. Les acariens auront alors du mal à survivre. Autre mesure d’éviction, enfermer ces petites bêtes dans des housses spéciales pour les empêcher de sortir des matelas et oreillers. Enfin, s’attaquer à leurs niches favorites, les « nids à acariens » que sont les coussins, couvertures, peluches… Si les allergies aux acariens se manifestent tout au long de l’année, certaines périodes leur sont cependant plus propices, au début de l’automne en particulier, quand les habitats sont moins bien aérés et plus humides qu’en été. Le chauffage favorise aussi leur développement. Les allergènes produits par les acariens sont responsables de la rhinite allergique, avec des salves d’éternuements, souvent associées à la conjonctivite suite à des rougeurs et picotements aux yeux. Ils sont aussi des déclencheurs courants de l’asthme allergique, plus rarement d’un eczéma ou d’une dermatite atopique.


Le Soir par STÉPHANE ERIC