EFFET DE SERRE

1. INTRODUCTION

Les scientifiques s'inquiètent de plus en plus des changements possibles du climat et de la géographie de la planète. La terre manifeste à l'heure actuelle des signes de réchauffement. Si la température de l'air devait augmenter, et cette hypothèse est plus que probable, ce phénomène entraînerait des bouleversements profonds, qui affecteront les plantes, les animaux et l'ensemble de l'humanité. Les scientifiques ne sont pas tous d'ac­cord quant à l'ampleur des bouleversements, ni du moment précis où ils interviendront. Mais par contre, il connaissent la cause pro­fonde du problème: l'augmentation considérable et constante des concentration de CO2 dans l'atmosphère.

 

2. ROLE DU CO2

La couche de CO2 dans l'atmosphère agit de la même façon que les parois vitrées d'une serre de culture. Dans toute serre, les rayons solaires traversent le verre et réchauffent le sol. Par convection, l'air qui se trouve au ras du sol s'échauffe et s'élève, mais il ne quitte pas la serre à cause de la feuille de verre ou de plastique qui l'emprisonne.

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Il y a toujours eu du CO2 dans l'atmosphère; donc un effet de serre naturel qui a permis à la vie de se développer (t° compati­bles). Les radiations solaires traversent la couche de CO2 et ré­chauffent la surface terrestre. Les rayons infrarouges, de basse fréquence, sont alors réfléchis par la terre et absorbés par la couche de CO2. Une partie de ces rayons est cependant renvoyée à nouveau vers la terre. Plus la couche de CO2 est épaisse, plus les radiations seront ainsi réfléchies. Ce réchauffement provoque une augmentation du volume de vapeur d'eau dans l'air, qui s'accumule et emmagasine la chaleur émise par la terre, ce qui aggrave encore le processus. Une partie de cette chaleur est en outre stockée dans les océans, ce qui renforce encore la tendance au réchauffement.

 

 

3. CAUSES DE L'ACCROISSEMENT DE L'EFFET DE SERRE

Sans l'effet de serre naturel, la planète Terre serait une planète morte, gelée, dont la température superficielle serait, en moyenne, de -18°, au lieu de +15° actuellement. Le problème, c'est que l'homme, par ses activités, augmente l'efficacité du système: ce "bouclier thermique" accueille de plus en plus de chaleur et en piège davantage. Le risque de "surchauffe" est évident.

 

2018 effet serre 2

 

Comment le processus s'est-il enclanché ?

Avec l'avènement de la révolution industrielle au siècle passé, le charbon devint le combustible n°1. Il fournissait l'énergie pour les machines à vapeur, pour les trains et les usines. Puis vint l'électricité et les centrales alimentées au charbon. Au milieu du 20ème siècle débuta l'exploitation intensive de deux nouvelles sources d'énergie: le gaz naturel et le pétrole.

 

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Aujourd'hui, presque toute la production industrielle mondiale repose sur l'utilisation des combustibles fossiles: le charbon, le pétrole et le gaz. C'est leur combustion qui est responsable de presque toute l'augmentation des [c] en CO2:

 

HYDROCARBURES + O2 ---> CO2 + H2O + ENERGIE

 

En plus, non seulement nous utilisons toujours plus d'énergie fossile, mais nous faisons disparaître une bonne partie des forêts de la planète (dans les régions tropicales, les forêts sont coupées au rythme de 30 hectares à la minute). L'industrie forestière, sous les tropiques ou ailleurs, s'intéresse uniquement aux essences précieuses ou rentables, le reste est brûlé ou pourrit sur place; d'une façon ou d'une autre, de telles pratiques contribuent à augmenter la teneur en CO2 de l'atmosphère. En fait, certaines estimations rendent la déforestation responsable d'au moins 1/3 de l'augmentation totale de la [c] de CO2.

 

 

Le CO2 n'est pas le seul responsable de l'accroissement de l'effet de serre:

 

-les molécules de CFC (voir ozone) présentes dans l'atmosphère exercent une action semblable à celle du CO2; elles absorbent les radiations solaires réfléchies par la terre, pour renvoyer une partie de celles-ci vers le sol (on estime le rôle de ces molécules à 10% seulement du rôle joué par le CO2).

 

-ces même molécules ont aussi tendance à réduire la couche d'ozone qui entoure la terre, ce qui peut agraver ou au contraire réduire l'effet de serre:

 

-d'une part, l'ozone absorbe les radiations solaires réfléchies par la terre de la même façon que le CO2; donc, si la couche d'ozone s'amincit, l'absorption sera moindre et sera moins susceptible d'entraîner une augmentation de la température (réduction de l'effet de serre).

 

-d'autre part, si la couche d'ozone s'amincit, les rayons UV provenant du soleil parviendront plus facilement jusqu'à la terre, en augmentant donc le réchauffement (augmentation de l'effet de serre).

 

-le gaz méthane absorbe également les radiations solaires. Il a de tout temps été produit naturellement dans les marais, les forêts et les zones intertidales. Mais de nos jours, l'homme en produit de plus en plus (les dépôts d'immondices, les déchets agricoles en putréfaction). Les ruminants en produisent également dans leurs intestins (en moyenne, une vache évacue quelque 300 litres de méthane par jour).

 

 

4. CONSEQUENCES DE L'ACCROISSEMENT DE L'EFFET DE SERRE

 

1. L'effet de serre entraînera probablement un réchauffement de l'ordre de 3°C d'ici à l'an 2050, et peut-être de 5°C en 2100. Cependant, ce réchauffement sera sans doute plus important dans les régions polaires qu'à l'équateur. Cette augmentation serait de 2° seulement à l'équateur, mais elle atteindrait 8° aux pôles. D'abord, les océans réchaufferont en absorbant le surplus de chaleur so­laire. Ensuite, à mesure que les glaces fondraient, leur surface blanche (excellent réverbérateur des rayons solaires) irait en diminuant. Donc, plus vite la glace fondra, plus vite la température s'élèvera.

 

2. La fonte des calottes glaciaires des pôles aurait pour conséquence une montée du niveau des océans de l'ordre de 4 à 6 mètres (problèmes dans les régions de basse altitude: digue, évacua­tion des régions côtières, ...).

 

3. Une élévation différente de la température à l'équateur et aux pôles entraînerait aussi un glissement des zones climatiques. Les régions polaires auraient des saisons chaudes plus longues et subiraient une augmentation de la pluviosité, tandis que d'autres régions, proches de l'équateur et actuellement fertiles, pourraient devenir de plus en plus arides.

 

4. Ces glissements des zones climatiques provoqueront des modifications majeures de l'économie et de la politique à l'échelle mondiale, certaines régions devenant plus riches et plus puissantes, d'autres perdant leur richesse et leur puissance.

 

5. Avec les modifications de température, certaines familles de végétaux seront plus favorisées que d'autres dans l'avenir. En vertu des règles de concurrence naturelle, certaines espèces disparaî­tront, tandis que d'autres deviendront dominantes. Ceci entraînera également des modifications profondes pour l'agriculture et la lutte contre les espèces indésirables.

 

 

5.PREUVES DE L'ACCROISSEMENT DE L'EFFET DE SERRE

1. Des chercheurs de l'Université de l'Arizona (E.U) ont cons­taté que des pins (arbres à croissance lente) très âgés grandissent deux fois plus vite aujourd'hui qu'ils ne le faisaient au milieu du 19ème siècle. Ils arrivent à cette conclusion en analysant les anneaux de croissance apparents sur les souches d'arbres abattus. Ces végétaux réagiraient déjà aux niveaux accrus de CO2 dans l'atmo­sphère.

 

2. D'autres scientifiques américains annoncent que l'effet de serre a déjà enclenché un début de fonte des calottes de glace polaires. Ils pensent que ce phénomène est à l'origine d'une éléva­tion du niveau des mers que l'on constate partout dans le monde. Au cours de la première moitié du 20ème siècle, le niveau des mers s'élevait d'environ 1 mm par an. Mais cette élévation a doublé entre 1940 et 1980, et depuis 1970, le niveau moyen d'élévation est d'en­viron 1 cm par an (autre explication: les mouvements tectoniques).

 


6.COMMENT ENRAYER L'ACCROISSEMENT DE L'EFFET DE SERRE

1.Il faut réduire drastiquement l'utilisation des combustibles fossiles :

 

-en favorisant le développement des énergies renouvelables qui ne produisent pas de CO2. Selon le climat et la situation géographi­que, il peut s'agir des énergies solaire, éolienne, hydrauliques, marémotrice.

 

-en modifiant notre niveau de vie actuel: diminuer notre con­sommation et notre recours à des services, utiliser les transports en commun plutôt que les voitures individuelles,...

 

-en utilisant les énergies de manière plus rationnelle (isolation, nouveaux matériaux,...)

 

-en recyclant des matières telles que les métaux, le verre ou le papier (coûts de production moindre et accumulation quotidienne de déchets moindre)

 

-en respectant les forêts encore debout et en reboisant à grande envergure. A l'échelle mondiale, un effort mené dans ce sens permettrait de faire absorber l'équivalent de 10 à 20 ans d'émission de CO2 par les forêts plutôt que par l'atmosphère.

 

-en utilisant l'énergie nucléaire puisque la fission de l'ura­nium ne produit pas de CO2 (mais il existe bien d'autres problèmes avec le nucléaire: les déchets,...) De toute manière, l'énergie nucléaire ne peut fournir les combustibles liquides nécessaires au bon fonctionnement de nos voitures. Or, c'est précisément la circu­lation automobile qui engloutit la plus grande partie du pétrole consommé à l'heure actuelle.

 

 

 

Articles de presse:

jeudi 13 avril 2000, 23h00
Les flatulences, un gaz à effet de serre à contrôler
Les carburants fossiles ne sont pas les seuls à émettre des gaz à effet de serre. La digestion défaillante des vaches et des moutons contribue aussi au réchauffement de la planète. Le long séjours des aliments dans l'estomac des ruminants se traduit par la production d'abondantes quantités de méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus dommageable que le gaz carbonique. En clair, les pets de vache représentent 15% du méthane produit dans le monde et des chercheurs tentent de contrôler cette pollution alarmante.


Jamie Newbold, de l'Institut de recherche de Rowett, en Écosse, cherche des additifs alimentaires qui amélioreraient la digestion des vaches. Son arme secrète contre les flatulences qui réchauffent l'atmosphère se nomme Brevibacillus parabrevis. Il s'agit d'une bactérie qui se nourrit de méthane, le transformant en gaz carbonique, un gaz à effet de serre aussi, mais beaucoup moins nocif que le méthane. L'approche retenue par le chercheur consiste à en ajouter à la diète quotidienne des ruminants. Les essais sur les moutons indiquent que les émissions de méthane sont réduites d'environ 16%. (Cybersciences)